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Haïti a été frappé une fois de plus par un séisme majeur de magnitude 7, 2 à l’échelle Richter, le 14 août 2021. Les pertes en vie humaines et les dégâts matériels sont considérables dans les Nippes, le Sud et la Grand’Anse qui sont les trois (3) départements les plus touchés dans le pays. Ces dégâts viennent aggraver la situation des milliers de familles, pour la plupart vulnérables, de la région Sud du pays. Haïti connait des crises socio politiques depuis plus de deux décennies qui ont des effets néfastes sur son développement socio-économique. Ce cataclysme vient exposer davantage le degré de vulnérabilité du pays face aux catastrophes et risques naturels et le manque de moyens à apporter des réponses rapides et adéquates aux besoins des survivants-es.
Fondation Terre Bleue (FTB), à travers les membres de son réseau de bénévoles, en moins de 24 heures a été dans plusieurs localités des communes du Sud et des Nippes pour un constat rapide des dégâts. Deux (2) jours plus tard, elle a renforcé sa présence sur le terrain avec des membres de sa coordination pour une évaluation rapide de la situation, pour rencontrer et renforcer ses liens avec des acteurs étatiques, partenaires nationaux et internationaux dans le but d’apporter sa contribution dans la planification et la coordination des réponses.
En plus de sa participation aux différentes rencontres de coordination du COUD (Centre d’Opération d’Urgence Départementale) et du GTPE (Groupe de Travail sur la Protection de l’Enfance), l’équipe de FTB a réalisé des visites dans plusieurs communes dont Camp-Perrin, Chantal, Cayes, Paillant, Arneau, Petite-Rivière de Nippes, l’Asile et Anse-à-Veau. Ces visites ont permis à l'équipe de conduire des entretiens avec des informateurs clés (CASEC, ASEC, Maire, Officier de Police, responsable d'organisation, Leader religieux, personnel médical, membre de la population, etc.), de mener des observations dans les sites de rassemblement de déplacés-es, de collecter des informations sur la situation des détenus et particulièrement les enfants au niveau des gardes-à-vue des commissariats de Petite rivière de nippes et de Paillant ainsi que dans les prisons civiles de Miragoâne et des Cayes.
Les informations collectées lors de cette première évaluation dans le contexte de ce séisme ont révélé des risques énormes liés à la protection des populations touchées, particulièrement les plus vulnérables (enfants, femmes, personnes très âgées, personnes vivant avec un handicap, etc.). Outre des besoins urgents en eau, alimentation, couvertures, médicaments, vêtements et produits d'hygiène qui ont été identifiés, l'équipe de FTB a surtout mis l’accent sur les problèmes de traumatisme des populations des zones dévastées. Sur ces points, des séances d’écoute, de sensibilisation sur la détresse psychologique post-catastrophe et d’activités psychosociales/conte mimé ont été réalisées au profit des membres des communautés touchés, particulièrement des personnes regroupées dans plus de quatre (4) sites de rassemblement dans le sud et dans les Nippes. Plus de quatre cents (400) personnes ont été directement touchées par ces actions.
Puisqu’il s’agit pour FTB de porter une attention particulière aux groupes vulnérables ; des données collectées sur les filles, filles-mères/filles enceintes et femme, sont de nature à attirer l’attention de son équipe. Se basant sur l’analyse des données collectées, on comprend que la situation exposant particulièrement les filles et les femmes aux risques de violence sexuelle et physiques est inquiétante. Les qualités de services disponibles ne sont pas de nature à prendre en compte les besoins spécifiques des femmes, des filles et des enfants. Dans les sites de rassemblement et des localités de la commune des Cayes, plus de quarante (40) filles mères/enceintes ont été dénombrées. Dans les nippes, les données collectées auprès des informateurs clés font état de plus de cent cinquante (150) filles mères/enceintes dans les communes de Petite rivière de Nippes et d’Anse-à-Veau. Ces données ne sont certes pas liées au passage du séisme mais cette situation post-catastrophe risque davantage d’aggraver la situation de ces jeunes filles et d’exposer beaucoup d’autres à l’exploitation et aux abus sexuels, aux grossesses précoces entre autres.
Parallèlement, le nombre d’enfants dénombré dans trois (3) sites de rassemblement de la commune des cayes (Pon lilèt, Ka syèl et Lagaudray) est estimé à 529 (260 filles et 269 garçons). Ces enfants sont exposés au risque de violation de leurs droits fondamentaux (droits à la protection, au loisir, à une bonne alimentation, à l’éducation, etc.) dictés par la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant (CIDE) signée et ratifiée par Haiti.
En plus de la promotion et la protection des droits de l’enfant qui constitue le pilier de ses interventions, FTB porte déjà un intérêt particulier dans la promotion de l’autonomisation des femmes, la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) et l’accès à la justice pour des filles et des femmes victimes de violences. Pour augmenter sa capacité de réponse, FTB compte mobiliser des fonds afin de renforcer ces actions auprès de ces groupe cibles. De manière urgente, FTB souhaite venir en appui aux familles pour répondre à certains besoins ponctuels liés au passage du séisme mais aussi des besoins plus profonds exacerbés par le passage du séisme. Le traumatisme des enfants et des parents, le problème d’espaces de logement pour les familles, le manque de nourriture et d’eau pour les familles, l’exposition aux risques d’exploitation, de la traite et de la domesticité, le risque de déscolarisation des enfants, la négligence/maltraitance, le manque de médicaments et le manque de produits d’hygiène entre autres.
Plus loin, FTB se mobilise à renforcer ces interventions au niveau structurel afin de contribuer dans la construction d’un environnement où la protection et la promotion des droits fondamentaux de la personne humaine deviennent une priorité et un sujet d’engagement pour tous.
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